Les États généraux visent à ouvrir une grande démarche nationale et territoriale d’écoute, de dialogue et de propositions sur les transformations à conduire pour garantir à tous l’accès à des soins de qualité et adapter notre système de protection sociale aux défis des prochaines années.
Un moment historique
pour notre modèle social
Un modèle à réinventer
En 2025, la France célèbre les 80 ans de la Sécurité sociale.
Huit décennies d’un modèle fondé sur la solidarité, qui a permis d’allonger l’espérance de vie de plus de 20 ans depuis 1945, de rendre l’accès aux soins universel, de lutter contre les exclusions et de faire de la santé un droit, non un privilège.
Mais ce modèle est questionné, fragilisé, menacé :
▶ Questionné par les grandes transitions démographique, écologique et technologique
Le vieillissement rapide de la population, l’accélération du changement climatique et l’irruption du numérique et de l’intelligence artificielle transforment profondément notre rapport à la santé, au travail, à la solidarité. Ces mutations redessinent les besoins, les métiers, les territoires et les formes de protection nécessaires.
▶ Fragilisé par une approche souvent comptable et court-termiste
Notre système dépense de plus en plus pour répondre à des urgences immédiates, sans toujours investir dans la prévention, la proximité ou l’accompagnement de long terme. Les déficits s’accumulent, les tensions sur les hôpitaux, sur les soins de ville et sur les professionnels s’aggravent, tandis que la soutenabilité financière du modèle devient un sujet central.
▶ Menacé par une crise de confiance et un repli individualiste
Les citoyens doutent de l’efficacité et de l’équité du système, les soignants expriment leur épuisement, et les inégalités d’accès aux soins s’accroissent. Dans une société où le lien social s’effrite, le risque est grand de voir s’affaiblir l’idée même de solidarité qui fonde notre pacte républicain.
Un système de santé et de protection sociale face à des tensions inédites
- Déséquilibre démographique : en 1950, on comptait 5 actifs pour 1 retraité ; en 2050, il n’y en aura que 1,2.
- Poids croissant des dépenses : 12 % du PIB consacrés à la santé en 2023 (+3 points en 20 ans)¹.
- Difficultés d’accès aux soins : 65 % des Français ont déjà renoncé à des soins dans l’année².
- Déficit de prévention : elle ne représente en France que 3,9 % des dépenses de santé (contre 5,5 % en moyenne en Europe)¹.
Ces chiffres traduisent une même urgence : faire évoluer notre système pour qu’il demeure juste, durable, soutenable et solidaire.
¹ Les dépenses de santé en 2023, DRESS
² Carnet de santé 2025, Mutualité Française
4 transitions à accompagner
Le dérèglement climatique
Aujourd’hui, un décès sur quatre dans le monde est lié à l’environnement.
En France, la pollution atmosphérique serait responsable de 48 000 à 97 000 décès prématurés chaque année. Depuis 1980, la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes a augmenté de 40 %.
Les conditions de travail, la qualité de l’air, l’alimentation et l’eau deviennent des déterminants majeurs de santé.
La transition démographique
La France vieillit et cette transformation met à l’épreuve notre modèle par répartition.
En 1950, on comptait cinq actifs pour un retraité, ils seront à peine plus d’un en 2050. Les dépenses de santé d’une personne âgée sont quatre fois supérieures à celles d’un adulte actif, et la dépendance concernera 2,5 millions de personnes d’ici 2040.
Ce basculement appelle une politique ambitieuse de prévention, de soutien aux aidants et d’accompagnement du bien vieillir.
La transition technologique
L’intelligence artificielle, la télémédecine et la donnée de santé transforment la prévention et les soins.
La France figure au 4ᵉ rang mondial pour la gouvernance de la donnée de santé, mais 83 % des Français souhaitent mieux comprendre l’usage de leurs données. Ces technologies peuvent rendre le système plus efficace et personnalisé, à condition de garantir la protection de la vie privée et la souveraineté numérique.
La technologie doit rester au service de l’humain et de la solidarité.
Les mutations socioéconomiques
Les cotisations sociales assuraient 98 % du financement de la Sécurité sociale en 1980. Elles n’en représentent plus que 59 % aujourd’hui.
Cette érosion s’accompagne de nouvelles formes de précarité et d’inégalités, liées à la fragmentation des emplois, à la hausse du coût de la vie et à la perte de liens sociaux : un quart des adultes en situation de privation n’ont plus de proches à qui demander de l’aide. Dans le même temps, les Français veulent une santé plus holistique, englobant bien-être, équilibre de vie, santé mentale et environnement.
Il faut repenser la protection sociale comme un levier de cohésion et de résilience collective.
Le système de santé a besoin de vous
Les États généraux visent à proposer des mesures innovantes et opérationnelles pour adapter notre système de santé et de protection sociale aux défis du XXIe siècle
▶ En consolidant la confiance dans un système juste et soutenable.
▶ En réaffirmant la solidarité comme pilier de la citoyenneté sociale.
▶ En réorientant le système vers la prévention et la proximité.
▶ En redonnant du sens aux contributions et à l’effort collectif.
Les États généraux de la santé et de la protection sociale sont organisés par la Mutualité Française, l’AAM, la CFDT, la FEHAP, l’UNIOPSS, l’UNPS et l’UNSA.